En organisant les attentats à l’aéroport (de Bruxelles-Zaventem) et dans le métro de Bruxelles (ce mardi 22 mars), l’underground terroriste islamiste adresse à la communauté internationale plusieurs messages.  

 

• Premier message.

 

Vous n’êtes pas en état de nous vaincre et de nous décapiter. Tout récemment, à la fin de la semaine dernière, les services spéciaux belges ont mené à bien une opération permettant l’arrestation de l’organisateur des attentats parisiens du 13 novembre 2015, Salah Abdelslam, individu considéré comme le symbole de la nouvelle vague de terreur en Europe.

 

Il a semblé alors que le mouvement djihadiste était mis hors d’état de nuire, qu’il ne pourrait se remettre de ce mauvais coup avant longtemps. Hélas, cela ne fut qu’une illusion. Ces attentats ont été organisés à Bruxelles dans le but, justement, d’en faire la démonstration. A savoir : une cellule a été détruite, c’était loin d’être la seule. D’autres sont actives. Et il y aura de nouvelles attaques.  

 

• Deuxième message.

 

Les terroristes veulent montrer aux Européens que les mesures de sécurité mises en place par les autorités, quelles qu’elles soient, sont inefficaces. Que la “guerre du djihad” est plus forte, que ce sont les djihadistes qui devancent toujours au moins d’un coup les services de renseignement. Après l’arrestation d’Abdeslam à Molenbeek (le 18 mars 2016), il semblait clair que des mesures de sécurité supérieures, exceptionnelles avaient été prises. Or, elles ont été vaines.

 

Cela signifie que rien ni personne ne pourra être efficace. Vous pouvez être tués à tout moment, dans un aéroport, dans une gare, un café, un théâtre, un stade de foot. Vous vous êtes lancés dans une guerre dont vous ne pourrez sortir vainqueurs. C’est de toute façon nous qui vaincrons. Parce que vous avez peur de la mort, et nous pas. Telle est l’idée que les terroristes veulent faire passer auprès des Européens.  

 

• Troisième message.

 

Les succès des forces internationales obtenus ces derniers mois dans la lutte contre Daech en Syrie et en Irak n’ont aucun impact sur l’attractivité des idées du djihad mondial, ni sur la capacité au combat de ses groupes actifs en Europe. Ils ont suffisamment de forces, de moyens, d’argent et de détermination pour continuer la lutte.  

 


Comment l’Europe et l’ensemble du monde civilisé, y compris la Russie, doivent-ils réagir à cela? La seule réaction possible, c’est de vivre comme on a toujours vécu, ne pas se laisser briser, continuer à prendre l’avion, aller au restaurant et aux matchs de foot. Car la seule alternative serait la capitulation inconditionnelle devant ces fanatiques médiévaux, qui continueront de toute façon de formuler toujours plus d’exigences et ne s’arrêteront pas.

 

Capituler est la dernière chose que nous pouvons faire, et la dernière que nous ferons. Nous nous habituerons à vivre dans un monde nouveau,  un monde où le terrorisme devient une réalité quotidienne.

 

Pas seulement dans les points chauds, partout. Même dans les pays qui, comme la Belgique, avaient l’air de sages provinces européennes où, par définition, rien de terrible ne peut survenir. Les sages provinces n’existent plus dans le monde.

 

Pour autant, ce n’est pas une raison pour céder à la panique, ou pour cesser la lutte contre l’ennemi qui nous a déclaré la guerre à tous. L’ennemi est puissant, cruel et cynique. Mais cette guerre, il la perdra quand même.

  

Maxime Ioussine.