Rebonjour Monsieur de la Mairie,
Ce qui m'embête dans notre histoire, c'est que, contrairement à ce que vous semblez penser, je ne vous contredis sur rien, et je partage entièrement votre avis sur tout, sauf sur un point, minime, d'interprétation d'un article.
Ce qui m'embête aussi, c'est que vous semblez croire nécessaire de me faire la leçon sur des points que je n'ai jamais niés, ni même évoqués dans ce fil, tel le côté pratique de la "remise en main propre". J'ajoute que, par chez moi, je suis connue pour la limpidité de mes raisonnements. Je ne "m'embrouille" donc que rarement, et j'ai toujours l'honnêteté de reconnaître quand je me trompe. Ce qui n'est pas le cas en l'occurrence.
Article 1609 : "La délivrance doit se faire au lieu où était, au temps de la vente, la chose qui en a fait l'objet, s'il n'en a été autrement convenu."
Je répète donc, dans votre article, c'est ce petit membre de phrase en gras qui annule tout caractère éventuellement "obligatoire" de ce qui prècède.
s'il n'en a été autrement convenu. : par qui ? Le vendeur, l'acheteur, les deux ? Quand, à quel moment ? Avant la vente, après ? Dans quelles conditions ? Vente en magasin, VPC, vente sur Internet ? Pour qui ? Vendeur professionnel, particulier ?
C'est donc bien vous qui interprétez : d'après vous, ce serait au vendeur de préciser qu'il n'accepte pas la remise en main propre, avant la vente... Dans le cas contraire, il serait "légalement" obligé de s'y plier sur simple demande de l'acheteur.
Désolée, mais je ne lis rien de tel.
Et je vous recopie ci-dessous les remarques que je vous avais faites, et que vous passez sous silence.
"Je vous ferais d'ailleurs remarquer que, même à supposer que vous ayez raison, le "s'il n'en a été autrement convenu" de votre article en annule tous les effets obligatoires. Par le fait même que, par définition, il en est toujours autrement convenu lorsqu'il s'agit d'une vente par correspondance, et a fortiori d'une vente par petites annonces sur Internet, entre particuliers."
Peut-être aurais-je dû dire que par définition, il en était toujours "autrement convenu" TACITEMENT lors d'une vente à distance, du fait même du caractère particulier de ce type de vente.
Et il va sans dire que l'acheteur renonce tacitement à une possibilité de remise en main propre à partir du moment où il enchérit sur un objet sur lequel la "remise en main propre" n'est pas proposée, et où l'envoi par la poste est clairement mentionné.
Ce qui n'empêche en rien le vendeur de l'accepter avant ou après que l'acheteur l'ait proposée ; sur ce point, nous sommes bien d'accord.
"Et d'ailleurs, je ne parlais même pas, dans mon intervention, des obligations légales que doivent remplir les professionnels, mais des obligations que n'ont pas les vendeurs particuliers qui se débarrassent de trois bricoles de leur grenier."
Ce n'est sûrement pas à vous que je dois rappeler qu'un particulier n'est pas tenu aux mêmes obligations qu'un professionnel. Surtout si ce particulier souhaite préserver sa vie privée en n'acceptant pas de rencontrer ses acheteurs, ni de les recevoir chez lui, ni même sur le pas de la porte.
Je connais des "sauvages" de la sorte, et même si je ne les approuve pas, je vois mal comment votre article de loi pourrait les contraindre à accepter une remise en main propre.
Bien cordialement.