Bonjour toutes-tous,
Petit passage.
Comme quelques-uns le savent déjà, je suis de temps en temps sur un site d'écriture (ce qui ne m'empêche pas de vous lire régulièrement).
Afin de confirmer dans son idée un ancien copain qui m'accuse de nombrilisme et d'égocentrisme, voilà un texte que jai pondu suite à un défi posé aux membres et je voulais vous en faire profiter. Il fallait imaginer un texte où il est question d'un chat. Par contre, un poste ne devant pas excéder 20.000 caractères, je suis obligé d'envoyer le texte en deux parties.
Une chatte pas comme les autres.
Tout d’abord, que je vous narre notre rencontre.
C’est un jour où il faisait jour, enfin presque, et je me traînais lamentablement dans les sous-bois, en essayant désespérément d’éviter les flaques vu qu’il n’avait pas plu depuis six mois. Oui, j’étais pas trop bien vu que ce matin j’avais gobé d’un coup d’un seul mes médocs au lieu de les prendre dans un sandwich comme d’habitude. Faut dire que j’avais une bonne raison. J’étais hyper en retard sur mon timing vu que j’avais rien de spécial de prévu. Et d’un coup d’un seul, une idée jaillit de mon cerveau embrumé: Nom de Dieu, quand je pense qu’aux antipodes, il fait nuit, enfin presque. Ils n’ont pas notre chance les Néo-zélandais et les Australiens. Tu vas voir que pour se venger, ils vont encore nous mettre la pâtée au rugby. Peut-être que la création d’une œuvre humanitaire style "Tous pour l’IVG autorisée pour les kangourous" pourrait arranger le coup. Je sors mon ordi de bureau (une bête de 15kg dépiautée et désossée) de mon sac a dos, mon groupe électrogène de mon sac à main (je ne suis pas une fille, mais ça me permet de rien ranger dans mes chaussettes). Comme j’ai oublié l’écran, je me dis que c’est pas grave, celui de mon Iphone fera l’affaire. Je fais tous les branchements et c’est parti. **bleep**, j’ai oublié le clavier. Pas de souci, j’ai toujours un feutre sur moi. Tout d’abord un pense-bête afin de ne pas oublier qu’il ne faut pas oublier. Déjà qu’une fois j’avais justement oublié que les roses sont roses et que les bleuets sont bleus, j’vous dis pas comment Adamo m’a pourri la vie. Je fais un nœud à mon mouchoir, je tente de le mettre dans le lecteur DVD, ça rentre pas, pas de problème, j’ai toujours un marteau sur moi, ça passe ou ça casse. Ça casse. Je débranche le tout, je mets la tour à l’envers et avec mon feutre j’écris : si t’as le nez qui coule, t’as un mouchoir en lambeaux pas loin. C’est pour te rappeler de ne pas oublier.
Voilà, maintenant que je vous ai grosso modo situé l’état d’esprit dans lequel je suis en ce jour merveilleux, jour que je vais marquer d’une pierre blanche si j’en trouve une. Je continue ma promenade vespérale (je sais, c’est pas le bon adjectif, mais j’aime pas "matinale" paske ça me rappelle le soir).
- Soudain, j’entends une petite voix:
- Je suis Pacha, le plus beau des chats.
- M’en fous.
- Je suis Pacha, le plus beau des chats.
- Bon, j’arrive.
Effectivement, je vois cette pauvre bête abandonnée en pleine forêt, une chaîne hi-fi posée à côté d’elle en train de la narguer avec un sourire en coin.
- Eh ben Sacha, qu’est-ce qui t’arrive?
- On m’a enchaîné et abandonné.
- C’est moche, très moche. Mais comment tu sais que t’es un chat ?
- Parce que j’ai décidé de m’appeler Pacha.
- Attends, j’ai un doute, mets-toi sur le dos. Avec ton rouge à lèvres et tes faux cils (je l’ai tout de suite remarqué, je vous rappelle que j’ai toujours un marteau sur moi), c’est bien ce que je pensais, t’es pas un chat, mais une chatte.
- D’accord. Alors je m’appelle Pussycat, la plus belle des chattes.
- Je t’aime déjà, viens à la maison, y’a le printemps qui chante, viens à la maison, tous les oiseaux t’attendent. Mais que je me présente : je m’appelle Claude et comme déjà dit, j’ai toujours un marteau sur moi parce que j’ai plein de projets pour ma famille, entre autres bâtir une ferme, une grange et plein d’autres trucs. Pour l’instant, il faut que je termine le travail courant vu que je suis ingénieur en électricité.
- D’accord, je te suis, mais c’est bien parce que les oiseaux m’attendent.
Et notre vie commune a commencé. Une cata. Elle refuse la litière, elle **bleep** partout, même dans le lit. À propos du lit, elle prend toute la place, me pousse vu que je la gêne, me voilà tous les soirs obligé de dormir dans le canapé. Et elle bouffe, mais elle bouffe !!! C’en est indécent. Mais où est-ce qu’elle fout tout ça ?
Des fois, elle veut aller se balader, je ne peux pas refuser. J’essaie de passer inaperçu, mais ce n’est pas gagné. Quand on croise un quidam, à chaque fois elle se présente : "Bonjour, je m’appelle Pussycat, la plus belle des chattes". Et systématiquement le même échange avec des passants, les yeux comme des soucoupes :
- Il parle votre chat ?
- C’est pas un chat, c’est une chatte, c’est pour ça.
- Vous en êtes sûr ?
- Non, vous savez, moi, sans mes lunettes. (Citation gaulée à Coluche mais qui reviendra certainement dans d’autres textes).
- Bonjour, je m’appelle Pussycat, je suis la plus belle des chattes.
Mais elle parle !!!
- Vous savez, moi, sans mon sonotone.
Pour en revenir à ses déjections, j’ai été obligé de faire appel à une société qui propose un service d’aspirateurs de déchets urbains et qui nous suit lors de nos pérégrinations. J’ai plus un rond tellement elle me coûte, il va falloir que je casse mon APL.
Je n’ai plus le choix, je vais faire appel à un vétérinaire qui, certainement, a de l’expérience et qui pourra me conseiller. Rendez-vous est pris. Le jour et à l’heure dits, je me pointe à son cabinet, je sonne et j’entends la mélodie : "Et on fait tourner les serviettes, et on fait tourner les serviettes, et on fait tourner les serviettes". "TA GUEUEUEUEULE !!!!!" m’écrié-je, à l’agonie.
Le véto ouvre la porte, tout sourire, me regarde l’air inquiet :
- Vous n’avez pas l’air bien.
- C’est votre sonnerie.
- Qu’est-ce qu’elle a ma sonnerie ? Qu’est-ce qu’elle a ma sonnerie ? Qu’est-ce qu’elle a ? Si tu veux t’la payer, viens je rends la monnaie. Heu, à oui, j’oubliais, ah que coucou !!! Sinon, c’est pourquoi ?
- C’est rapport à ma chatte, on a rendez-vous.
- Ah vous voilà, vous savez, j’étais pas bien, je me demandais si vous aviez oublié notre rendez-vous, je me morfondais depuis des heures.
- Mais Docteur, pas de souci, je suis pile poil à l’heure.
- Oui oui, vous me rassurez. Mais bon, puisque la personne qui a pris rendez-vous n’est pas là, je vais vous prendre entre deux patients.
- Mais Docteur, c’est moi qui ai pris rendez-vous pour Pussycat et je suis là.
- Bien sûr, bien sûr, ils disent tous ça. Mais, puisque vous êtes là, bien que je ne vous attendais pas, suivez-moi.
Il s’éloigne à cloche-pied, en appui sur son pied droit, et se dirige vers son bureau. On le suit, Pussycat et moi.
- Dites-moi Docteur, vous avez un souci, vous êtes blessé pour vous déplacer ainsi ?
- Comment ça un souci ? Vous plaisantez, tout va bien. Attendez, je comprends, vous me voyez debout sur un pied et ça vous intrigue. Hein que ça vous intrigue ? Ne dites rien, je connais la réponse. J’suis pas toubib pour rien. Alors voilà, on est quel jour aujourd’hui ?
- Heu, samedi je crois.
- Aaaaaaah, voilà, samedi, bravo, au moins un qui suit. Le samedi est le jour de repos de mon pied gauche, d’où supplément de travail pour le droit. Autre chose ?
- Non non, je viens vous voir par rapport à Pussycat qui me pose quelques soucis.
- Ah ah, quels soucis ?
- Attendez, excusez-moi, mais plus je vous regarde, et plus vous me faites penser au Docteur Emmett Lathrop Brown dit "Doc" de retour vers le futur. C’est vous hein ? C’est bien vous ?
- Que Nenni, le Doc en question ne portait pas de lunettes alors que moi j’en porte. Oh et puis après tout, elles me gonflent ces lunettes. Allez, hop là !!
Il les enlève, les brise en deux et les jette à la poubelle.
- Mais pourquoi vous faites ça?
- Pas grave, j’en ai d’autres et ça me fait du bien.
Il ouvre un tiroir, ça coince, il tire de toutes ses forces. Le tiroir cède, une centaine de paires de lunettes s’éparpille sur le plancher.
- Et merdeueueueu !!!
Il se lève, toujours à cloche-pied, il saute partout dans son cabinet, piétine toutes ses binocles, un carnage. Il se rassied, reprend son souffle et me demande:
- Vous êtes qui ?
- Ben, j’suis là à propos de Pussycat. Mais vous allez faire comment maintenant sans lunettes ?
- Ah ah, vous vous interrogez hein ? Mais j’ai plus d’un tour dans mon sac. Regardez mes mains. Regardez mes mains bordel, rien que mes mains !!! Rien dans les mains, rien dans les poches. Holà holà, regardez mes mains. Un deux trois soleil, maintenant regardez-moi dans les yeux.
- Ben vous avez des lunettes maintenant, vous avez fait comment ?
- C’est rien, c’est rien. Revenons-en à votre problème. Vous en êtes où **bleep** ?
- Mais, c’est pas pour moi, c’est pour Pussycat.
- Ah oui, où avais-je la tête ? Je vais ausculter la bête.
Il se lève, fait le tour de Pussycat, toujours et encore à cloche-pied, et fait quelques commentaires explicites: "Hin, hin hin, hin hin hin, hiiiiin".
- Vous avez deux trois heures devant vous ? Y’a un truc qui m’intrigue au niveau de l’ADN, ça va nous prendre deux minutes, j’ai conservé tout le matos de la caisse du film, enfin pas moi au départ, mais j’ai tout racheté à celui qui semble être votre pote.
- Bien sûr Doc, pardon paddock, me suis planté de copain, bien que vous ne sembliez pas être le mauvais cheval, faisez donc.
quelques exemples drôles de l'emploi du passé pas si simple …. mais quand même éloquent.
