Et pendant ce temps, dans les champs près de la forêt des rizières perdues, riaient aux éclats quelques fringants artistes. Ils riaient et riaient à en perdre respiration, les cheveux en batailles, et les vêtements dé fagotés, ils se relevèrent enfin pour prendre place dans le grand jeu. Leurs rires se perdirent dans un écho sans fin qui ruissela le long des murs jusqu'à mourir dans le lointain. Ils s'avancèrent alors à petit pas pour ainsi assurer leurs démarches, de violents jets de lumières les encerclèrent tout d'abord, pour ensuite les inonder d'une blancheur absolue. Ils plissèrent les yeux pour tenter de voir dans le lointain. Cet alors qu'une douce voix se mit à leurs susurrer des mots doux, comme une mère parle à son bébé, mais cette voix ne leurs était pas familière. Pourtant les paroles qu'ils entendirent les réconfortaient de plus en plus, ils se sentaient bien et en sécurité, puis vînt le moment ultime ou le rideau de lumière cessa brusquement, les yeux soulagés, ils contractaient leurs visages pourtant sereins. Ils virent alors ce qu'il se passait autour d'eux, ils ne réalisèrent pas sur la fraction de seconde se qui allait se produire dans les minutes qui suivirent. Celui qui était au avant poste fut le premier fauché par une salve étourdissante d'applaudissements, il se pressa les bras en croix sur le ventre, puis se plia en deux, n'en pouvant plus, il tomba à genoux dans un hurlement désespéré. Ceux qui se tenait juste derrière lui tentèrent en vain de le relever pour le ramener à l'arrière, mais ils furent à leurs tour atteint de plein fouet par des éclats de rire, ils s'écroulèrent sans lutter, résigné dans la douleur à leurs destins. Cet ainsi que la lutte si brève fût elle c'est finalement terminée, par des hourra et des bravades de tout genre, "mêle qui peut ou bien en soit" disait-on dans l'entourage, "brave qui suit et mille merci" se répondait-on. "La folie n'existe que dans la tête de celui qui l'accueil" cria soudain la foule, les bras se levèrent pour passer par dessus leurs têtes ces artistes qui ont osé prendre la possession des déments. « N’est pas rien qui n’est plus » répéta sans cesse la foule tout en levant vers le haut les inertes corps qu’ils portaient à bout de bras. Seul une âme dans son coin regardait la scène d’un air apeurée et prostrée, recroquevillé sur elle-même elle ne pensait plus à rien, même pas à se sauver loin, très loin de cette folie qu’elle accueillait dans sa tête. Elle s’aperçut alors trop tard qu’elle venait d’entrer dans le grand jeu.