Actualité Alpes Maritimes
Édition du dimanche 25 février 2007
Inscrite comme vendeuse professionnelle sur un grand site de vente aux enchères en ligne, Nathalie a retrouvé sa boutique fermée pour raison de sécurité : Dominique Fournioux
Commerçant sur Internet ?
Un job précaire… et aléatoire !
Une Azuréenne qui s’était lancée dans le commerce en ligne sur un grand site de vente auxenchères a été « suspendue » sans explication. Sa mésaventure soulève le problème ducontrôle des annonces passant sur ces sites
Attirée par la publicité d’un grand site de vente aux enchères sur Internet (« 168 millions d’acheteurs potentiels »), Nathalie C. ouvre sa « boutique pro » en décembre dernier pour y vendre les produits naturels et bio, qu’elle proposait jusque-là sur les marchés. Sa « vitrine » est attirante et le démarrage de son activité en ligne prometteur : « En un mois, j’avais acquis un portefeuille de 150 clients et atteins un chiffre d’affaires hors taxe de 4 000 euros. Pas mal pour un début ! » La suite, hélas, est moins brillante.
Pour faire face aux commandes qui, chaque jour, sont passées sur le site et livrer ses clients dans les délais, elle investit le bénéfice de ses premières ventes dans l’achat d’un stock important de produits. Tout se passe bien jusqu’au 1er février. Ce jour-là, en se connectant sur le site, Nathalie découvre à sa grande stupéfaction que son compte a été suspendu « pour raison de sécurité » et sa boutique fermée. Une erreur, pense-t-elle. Elle a bien rempli tous les formulaires destinés aux professionnels qui souhaitent faire commerce sur le site, a fait enregistrer son activité au registre du commerce, possède un numéro de Kbis, bénéficie de l’aide à la création d’entreprise et est bien notée par les acheteurs qui lui ont fait confiance. « Plus en règle, tu meurs », pense-t-elle. Elle ne croit pas si bien dire. Car c’est peut-être bien là que le bât blesse.
Mur d’indifférence
« J’ai tout essayé pour savoir ce qui se passait et régulariser la situation, raconte la jeune commerçante. Téléphone, mails, fax, en France, en Suisse, aux Etats Unis… Au final on m’a simplement demandé d’envoyer une photocopie de ma carte d’identité et un justificatif de domicile ! Ce que j’ai fait aussitôt, sans le moindre effet évidemment. Depuis, alors que je me retrouve sans boulot avec un stock sur les bras et des fournisseurs à payer, c’est le silence radio le plus complet. Un vrai mur d’indifférence ».
Par contre, Nathalie a reçu des mails alarmés de ses clients et même des demandes de remboursement pour des produits qu’elle avait déjà livré. « J’ai alors appris qu’ils avaient envoyé un courrier à tous mes clients pour les inciter à ne plus commander et à se faire rembourser s’ils avaient acheté quelque chose. Comme si je leur avais vendu de la drogue ou des armes de guerre ! ».
Dégoûtée, la jeune femme a depuis ouvert son propre site de vente en ligne. Mais elle ne compte pas en rester là : « Qu’ils ferment ma boutique, c’est leur droit. Qu’ils ne soient pas tenus de fournir d’explication, c’est difficile à admettre, mais passe encore. Par contre, qu’ils se permettent de dénigrer votre activité auprès de vos clients, c’est inacceptable pour un commerçant honnête » Surtout quand d’autres, moins respectueux des procédures et des lois, prospèrent sur le même site sans qu’apparemment personne y trouve à redire… X-(:_|