Lettre ouverte aux bons élèves:
Petit souvenir du cycle secondaire où les fayots s’achetaient une bonne conduite : « Nous autres sommes les bons élèves de la classe, n’est-ce pas Mme la maîtresse ? ». « Oui » répondait la maîtresse, « Vous êtes de bons petits ». Et les bons élèves faisaient la ronde et chantaient à gorge déployée le prestige de leur condition.
Vint le loup qui avait été formé par la volonté divine à savoir que tous les élèves trichaient, même les bons, quoique ces derniers différemment. Son regard perçant traversait même les courbettes des bons élèves pour se poser à l’endroit où les bêtises avaient été faites. C’est que les petits nouveaux, qui se croyaient les plus malins, trichaient toujours aux mêmes endroits que tous ceux que le loup avait déjà attrapé, et celui-ci avait aussi été formé pour ne jamais repartir sans butin.
Moralité de l’histoire : mieux vaut être un mauvais élève positionné comme tel qu’un bon apatride, esclave de son rang.