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Arrivera-t-il jusqu'à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l'instant ancien que l'attraction d'un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi ? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrêté, redescendu peut-être ; qui sait s'il remontera jamais de sa nuit ? Dix fois il me faut recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lâcheté qui nous détourne de toute tâche difficile, de toute oeuvre importante, m'a conseillé de laisser cela, de boire mon thé en pensant simplement à mes ennuis d'aujourd'hui, à mes désirs de demain qui se laissent remâcher sans peine. Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir.
Je n'ai pas de madeleine sous la main, je vais aller en acheter (à Saint Yrieix) pour me souvenir.
Bonjour les Madeleine et les Marcel !
Je me souviens que, petite, ma mère faisait régulièrement de la cervelle, mais je ne me souviens pas si j'aimais ou pas. Il me semble que oui. Ca m'a plutôt réussi, non ? !
Je crois qu'à l'époque c'était considéré comme bon pour les enfants.
J'ignore si c'est encore d'actualité. Je n'en ai jamais mangé depuis.
A part ça, j'ai de bons souvenirs de lapin carottes, de poulet purée, de filets de sole avec plein de beurre et, pour le sucré, les biscuits à la peau de lait (qui se font aussi avec de la crème fraîche, va falloir que je lui demande la recette).
@rauschomm a écrit :ah Lucrezia, j'eusse préféré que tu ne corrigeasse point "soupçons" de tissus, c'est si joli!!!!!!
surtout pour moi qui couds: tiens je vais garder ce mot pour mes "coupons"
(regarde dans mes ventes la jolie robe que je viens de finir, celle couleur cognac....)
Dommage que ta fille ait changé de taille.
Du coup, j'ai regardé tes annonces.
Ton officier d'ex-RDA en pantoufles m'a bien amusée ! 
Ce ne sont que des pantoufles, mais ça peut être pire (toujours faire attention aux photos des annonces).
Bonjour,
- Le riz au lait de mon papa du dimanche soir de retour de la campagne
- Les briques chaudes dans du papier journal pour chauffer les draps de lin épais (4eme age !!!!)
- Les colliers de bonbons......
- les cabanes dans les marronniers
- les promenades dans les corons avec cette odeur de charbon et de café au coin de la cuisinière depuis le matin
Ah ben voila, c'est malin !!!! j'ai une petite larme au coin de l'oeil droit !
Bonne fin de journée
Isabelle du Berry du Pays Fort
Dégusté en trempant un doigt mouillé dedans, ou carrément la langue,
pour recueillir ce qui restait jusque dans les recoins du fond.
Je n'ai su que bien plus tard que ça se buvait !
Exact !
et et et ?????
ben les mistrals gagnants !!!!
